Depuis mi-mars, les casinos n’ont plus de revenus. Pire, ceux-ci n’ont jusque-là bénéficié d’aucun timing de relance. À ce jour, les autorités ont près de 50 millions d’euros de manque à gagner.
Le secteur des casinos vit des heures troubles. Avec la situation sanitaire, les casinos «?en dur?» représentent ceux qui subissent de pleins fouets les implications économiques du confinement. Désormais : plus aucune recette de leurs activités physique. Or, les 9 casinos du pays représentaient une manne annuelle de 160 millions d’euros pour les communes, les régions et le fédéral sous forme d’impôts, de concessions, de précompte et de contributions sociales. Également, la quasi-totalité du personnel de ces géants émarge au chômage temporaire. On compte en tout quelque 1?200 employés directs et indirects sous le coup de la cessation d’activité. Tout ce qui permet aux structures de supporter la mauvaise passe qu’elles traversent actuellement, ce sont les jeux en ligne. Encore est-il que même les jeux en ligne rapportent «?moins qu’en temps normal vu l’assèchement des paris sportifs, qui sont souvent la porte d’entrée aux casinos en ligne?» confie Marc Slabbinck, le CEO du Casino d’Ostende, qui fait partie du groupe français Partouche. Mais depuis, les autorités n’ont toujours rien décidé quant au redémarrage des activités de ces casinos.
À travers un courrier adressé au Conseil national de sécurité, le secteur a fait une série de propositions aux autorités afin de prouver la possibilité de relancer cette activité sans risque sanitaire. Marc Slabbinck, porte-parole des neuf casinos explique : «?Nous proposons de rouvrir le secteur en deux phases, en commençant par ne relancer que les machines à sous, et de prendre toute une série de mesures de précaution pour le personnel et les clients?».
Parmi les mesures proposées par le secteur au Conseil National de Sécurité, une série d’actions désormais classiques figurent en bonne place. Il s’agit entre autres de la mise à disposition de masques, de gel et de matériel de nettoyage et de désinfection des machines. Le secteur a par ailleurs proposé des initiatives plus rares comme la prise de température systématique des clients. Ceci répondant à une volonté de prévention drastique. La prise de température systématique, pour les membres du secteur, permettra de renvoyer chez eux (et chez leur médecin) les personnes atteintes de fièvre.
Selon le même plan de relance proposé par les casinos, les jeux de table tels que la roulette ne pourront reprendre que dans une seconde phase. Ceci, en fonction de l’évolution de la pandémie.
Depuis le démarrage du déconfinement, les autorités n’ont toujours pas évoqué le redémarrage des activités des casinos. Conséquence : les casinotiers sont dans l’incertitude totale. Pour Marc Slabbinck, les casinos pourraient être tous équipés dès la 3e phase du déconfinement prévue le 8 juin. Si rien n’est fait, la coupe risque d’être très amère. «?Si le Conseil national de sécurité n’annonce rien pour le 8 juin, nous allons continuer à insister. Nous subissons de conséquentes pertes de recettes, une situation qui pourrait aboutir à terme à des pertes d’emplois. Nous étions tous d’accord pour lutter contre la propagation du virus il y a deux mois et demi, mais le temps est venu aujourd’hui de nous permettre de redémarrer?» alarme le porte-parole du secteur.
À côté, les casinos ne vivent plus une situation critique. En effet, les joueurs commencent à retrouver des tables de jeu. À Bruxelles, Namur, Spa, Dinant, Chaudfontaine, Knokke, Ostende, Blankenberge et Middelkerke en Belgique par exemple, les casinos sont autorisés à rouvrir. En Allemagne aussi, plusieurs Länder ont autorisé la réouverture des casinos.