Les acteurs de paris sportifs Ladbrokes et Betfirst sont en profond désaccord au sujet des contrats les liants aux libraires. Recours la justice, à suivre…
Les deux principaux acteurs dans le domaine des paris sportifs s’accusent mutuellement. Il s’agit d’un conflit d’intérêts très important puisque la survie des entreprises en dépend. D’une part, Ladbrokes dénonce les contrats frauduleux que Betfirst signe avec les libraires. D’autre part, Betfirst accuse son concurrent Ladbrokes de s’immiscer dans lesdits contrats. Pour se départager, ils ont dû faire recours à la justice qui prononcera son verdict dans les jours à venir.
Un libraire ou un exploitant est une entreprise commerciale ou un tiers (commerçant) qui exploite un magasin dont la principale activité est appelée librairie. Ces exploitants ou libraires sont donc détenteurs de la licence F2, c’est – à – dire la licence autorisant les paris sportifs. Ces derniers peuvent en dernier ressort proposer des contrats à d’autres opérateurs ou exploitants également. D’où le conflit actuel !
En effet, Savegas (Betfirst) et Derby (Ladbrokes) sont tous deux exploitants exerçants à leur compte personnel. Cependant, leurs services de paris vont également à l’endroit des librairies qui possèdent une licence F2 accordée par la CJH. C’est dans ce cadre qu’ils nouent des contrats avec les libraires.
Ainsi, la société Betfirst signe des contrats d’exclusivité avec les libraires qui ont avoué n’avoir pas compris tous les termes et les contenus des contrats. Bien qu’ils soient autorisés à contracter avec d’autres parties, ils se heurtent à l’entreprise Betfirst qui menace de faire retomber les pénalités sur leurs chiffres d’affaires. Voilà les explications du président de Prodipresse, la fédération professionnelle des libraires francophones, Xavier Deville.
Il s’agit d’une ruse, signale l’opérateur Ladbrokes. Pour contourner les actions de son concurrent, il propose aux libraires des aides financières pouvant leur permettre de faire face aux éventuelles pénalités de Betfirst s’ils rompaient le contrat. La société Betfirst récrimine à son tour de telles attitudes.
En définitive, les deux sociétés convoitent le marché des paris offerts par les librairies. Pour cela, ils ont fait recours au tribunal de commerce néerlandophone de Bruxelles pour statuer sur le conflit.
Il est important de savoir que l’autorisation pour l’ouverture d’autres agences de paris sportifs n’est plus évidente. C’est en effet un marché qui est saturé, ce qui n’est pas le cas pour l’obtention des licences F2. Les libraires peuvent se faire délivrer cette licence plusieurs fois (un nombre infini). Raison pour laquelle les deux opérateurs se disputent le monopole du marché des librairies.
Le président de la Prodipresse a ajouté que leur fédération avait accepté trois contrats dont les signataires sont Bingoal, Derby et Circus. Les clauses de ces contrats permettent aux libraires de prélever des frais sur les ventes. ‘'Pour les autres contrats, il y a des clauses qui peuvent être dangereuses’’, a-t-il mentionné.
L’administrateur délégué de Ladbrokes Belgium, Yannick Bellefroid s’est prononcé sur la question. Il a dit qu’il s’en remet aux autorités de la juridiction. Elles ont le plein pouvoir de faire savoir les actions justes et celles qui sont erronées et enfin de prononcer le verdict final. Cependant, il a ajouté qu’il formulera une demande reconventionnelle visant à clarifier la pratique consistant à toucher des commissions sur les montants des paris. Une pratique à laquelle s’adonne Betfirst.
Le côté adverse représenté par Alexis Murphy, le CEO de Sagevas (Betfirst) a déclaré qu’il ne souhaite pas faire de commentaire sur le conflit.